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44 - Songe...

 


Voyageur au-dessus des nuages ...

Imagineons un instant que le Songe soit dissocié de Joël, que les maux de l'un ne seraient que les mots de l'autre ... imagineons que la vie serait cet océan dont les sentiments seraient le courant et les émotions l'écumes, ces crêtes qui naissent, affleurent et se brisent le temps d'un instant, le temps d'orienter un courant ... plongeons nous maintenant dans cet océan, abandonnons-y notre regard, qu'y verrions-nous ? D'où provient cette chappe de plomb de certains jours et l'azur d'autres ? D'où proviennent ces courants qui courent sous l'onde ? Pourquoi en certains jours la marée est-elle basse et en d'autres lèche-t-elle le sommet des dunes ? Imagineons maintenant que cet océan soit Songe et que Joël soit la réponse à toutes ces questions ... qui serait-il ? Le regard se porte sur Songe, certains craignent ses profondeurs, d'autres aiment y naviguer, certains y puisent la force, d'autre l'inspiration, d'autres s'en détournent, le trouvent trop étendu, distendu, tumultueux, s'ennuient à la contemplation de ses flots ...

Mais qu'est-ce qui nourrit les océans sinon le ciel qui s'y épanche, qu'est-ce qui lui donne sa couleur sinon ces cieux qui le surplombent, qu'est-ce qui fait naître les courants des profondeurs sinon ceux des hauteurs, qu'est-ce qui fait s'abaisser ou s'élever les flots sinon cet astre pâle qui se dessine sur la toile nocturne ? Si Songe est cet océan offert aux regards, cette masse liquide, qui épouse ce qui l'entoure, Joël est-il ce ciel omniprésent mais pourtant invisible qui imprime sa volonté à l'hydre marine aux visages nombreux ? Mes yeux voient l'océan mais il y perçoivent la couleur des cieux, mes oreilles entendent son rugissement mais c'est le vent qui le porte, mon nez sent son odeur saline mais c'est l'air qui en est empreint, ma peau voit se déposer sur elle la goutte qu'un souffle prélève des eaux ... un ciel si présent et pourtant si discret, il est ce trait évasé et évasif qui dessine le contour de l'océan, lui donne son volume, sa consistance ...

Et comme le spectateur qui frémit devant le jeu de l'acteur, l'océan frissone devant celui qui l'anime ... mais quel est-il, ce ciel qui se voile au regard avec l'écume de l'océan ?

Imaginons que des ailes viennent se suspendre entre océan et ciel ... est-ce la profondeur de l'océan qui attire l'être céleste ? Est-ce le ciel qu'il voit dans l'océan ? Est-ce l'océan qu'il voit dans le ciel ? L'être éphémère saurait-il saisir les fragments d'éternité du ciel que celui-ci abandonne à la mer ? Ne trouve son chemin sur le vaste océan que celui qui laisse son regard naviguer dans les cieux ... un être éphémère sait-il y lire le langage des étoiles, suivre la voie lactée jusqu'à la source de lumière éternelle et constante ? Ou préfère-t-il se perdre dans la haute mer, aimer le large en y saisissant l'intensité de ses sensations sans volonté de remonter à leur source ?

Terre et ciel comme chaque chose en ce monde obéissent à un équilibre et seul ceux qui savent le trouver, sauront aussi l'inscrire dans leurs vies ...

 

Gros bisous à toi Sarah !

Songe


Eclairé parSonge, le Mercredi 22 Octobre 2003, 19:39 dans la pénombre "~¤ Du rire aux larmes... ¤~".

Commentaires :

Shadedly
Shadedly
23-10-03 à 15:54

Ses yeux se confondent avec la profondeur de l'océan quand l'éphémère croise le songe...