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7 - Sa mémoire, sa mer, son spleen...


7 - Sa mémoire, sa mer, son spleen...

La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument
Ö l'ange des plaisirs perdus
Ö rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ö parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tans
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle

 

 



 

 

Eclairé parLéo Ferré, le Vendredi 18 Juillet 2003, 12:38 dans la pénombre "~¤ Du rire aux larmes... ¤~".

Commentaires :

Dalia
Dalia
25-07-03 à 19:17

Bon ça me soul de tt lir, dc je diré ke C bien de fer un hommage à Léo

 
Shadedly
Shadedly
02-08-03 à 17:05

ah ok

Sympa comme commentaire ;o)

 
funambule
funambule
29-01-04 à 10:46

La Mémoire et la Mer

Ce commentaire vient bien tard...
Mais j'avais manqué cette publication..
Puisque la Mer.en Juillet.. Enfin presque
Cette chanson est pour moi l'un des plus beaux poèmes du XXème siècle
Et je me souviens...  De Catherine Ribeiro...  sur le port de La Rochelle..
Une version... bouleversante de cette chanson de Léo..

Merci.. pour tous tes mots..
Et merci de ceux-ci...
                                                                      Olivier

 


 
Shadedly
Shadedly
03-02-04 à 11:44

Re: La Mémoire et la Mer

Ca me touche beaucoup, hélas les jouebeurs n'ont pas réagi sur cet écrit et c'est bien dommage.

 

Merci pour ces mots emprunts de sensibilité ;)


 
Abyssia
Abyssia
03-02-04 à 22:59

Les jouebbeurs n'ont pas réagi... hum... les méchants ;o)

Enfin, il est encore temps de changer tout ça... lol... je m'occupe de la pub ;o)
On ne sait jamais... j'ai peut être encore des lecteurs malgré mon manque flagrant de motivation à publier... de gentils lecteurs qui viendront mettre un gentil commentaire ;o)

En attendant, je ne connais pas cette chanson. Manque total de culture, je dois bien l'avouer... ça ne m'arrange pas vraiment pour mettre un commentaire intéressant. Alors, je vais faire semblant d'être très très cultivée, et je vais bêtement recopier un poême de Baudelaire, histoire de faire bien ;o) lol

L'homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abimes;
O mer, nul ne connait tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort
o lutteurs éternels, O frères implacables!

Bisous...

Abyssia


 
funambule
funambule
04-02-04 à 13:41

Culture

Ne pas connaître cette chanson de Léo Ferré n'est pas un manque de culture...qui à part les amoureux de Léo la connaît..?
Mais lui associer Baudelaire montre que ta sensiblité poétique est ouverte... et juste...
C'est déjà beaucoup...  et puis maintenant, grâce à Shadedly... tu connais ce texte...
Toujours..ce partage....

 
Shadedly
Shadedly
05-02-04 à 13:55

Re:

Qui pouvais-tu mieux mettre en relation que Baudelaire et Férré, je crois que sans connaître cette chanson et ces sublimes paroles, tu en a déjà saisi tout le volupté...

 
Songe
Songe
13-02-04 à 13:25

Bateau ivre ... Rimbaud ...

La houle Rimbaldienne pour baigner les plages mortes de Leo Ferré et entraîner dans la lutte les corps arqués des mariniers de Baudelaire ...

Friedrich, Caspar David, Wanderer Above the Sea of Fog, 1818, Oil on canvas, 94.8 x 74.8 cm, Kunsthalle, Hamburg

" Et dés lors, je me suis baigné dans la Poéme

De la  Mer, infusé d´astres, et lactescent,

Dévorant les azurs verts, ou, flottaison bleme

Et ravie, un noyé pensif parfois descend,

 

Oú, teignant tout a coup les bleuités, delires

Et rythmes lents sous les rutilements du jour,

Plus fortes que l´alcool, plus vastes que nos lyres,

Fermentent les rousseurs améres de l´amour!

 

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes

Et les ressacs et les courants: je sais le soir,

L´ aube exaltée ainsi qu´un peuple de colombes,

Et j´ai vu quelquefois ce que l´homme  a cru voir!

 

J´ai vu le soleil bas, taché d´horreurs mystiques,

Illuminant de longs figements violets,

Pareil a des acteurs de drames trés-antiques

Les flots roulant au loin leurs frissons de volents!

 

J´ai revé la nuit verte aux neiges éblouies,

Baises montant aux yeux des mers lenteurs,

La circulation des séves inouies,

Et l´éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs!

 

J´ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries

Hystériques, la houle a l´assaut des récifs,

Sans songer que les pieds lumineux des Maries

Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs!"

(extrait de Bateau Ivre)

 

Douces bises salines aux amoureux du large

Songe